Les Glières

La vaste combe d'alpages du plateau des Glières, était apparue aux chefs de la résistance en Haute-Savoie, comme éminemment propice à l'organisation d'un camp retranché.

Oradour                Oradour                    Les Glières

Mis en défense par le lieutenant MOREL, ancien instructeur à Saint-Cyr, le plateau subit, en février 1944, les assauts infructueux des forces armées aux ordres de l'oppresseur.

Le 25 mars 1944, les allemands interviennent avec d'importantes forces spécialisées de montagne et un matériel considérable. Les assiégés, 465 hommes, avec leurs seuls moyens, se défendent avec acharnement, avec l'énergie du désespoir. Mais le 26, devant l'énorme supériorité de l'assaillant, sous les bombardements ininterrompus de l'aviation, de l'artillerie, tout étant brûlé, détruit, anéanti, malgré l'encerclement de fer et de feu, commence l'héroïque retraite à travers les lignes ennemies. Les pertes qui s'élèvent du côté des défenseurs à près de 250 tués, massacrés ou prisonniers, contre un millier d'hommes chez les assaillants, attestent la violence des combats.

C'est dans le cimetière de MORETTE que reposent les corps de la plupart des " Héros des Glières ".

ORADOUR SUR GLANE

Oradour-sur-Glane était avant la guerre 1939-1945 une des plus charmantes localités de la Haute-Vienne. Située dans une pleine fertile arrosée par la Glane, rivière chère aux pêcheurs, dominée au Nord par les ondulations des Monts de Blond, elle avait séduit le grand peintre Corot. La commune comptait alors 1 600 habitants, dont 350 pour le chef-lieu, la plupart artisans, commerçants, cultivateurs, vivant dans la meilleure entente. Le voisinage de Limoges, à laquelle la reliait une ligne des chemins de fer départementaux, en avait fait un centre d'échanges important les foires d'Oradour étaient très fréquentées.

Le 10 juin 1944, un drame épouvantable, que rien n'avait fait prévoir, allait brusquement tout anéantir.

C'était un samedi, jour de ravitaillement pour la population rurale, jour de distribution du tabac pour les fumeurs, jour de visite médicale scolaire pour les enfants de la commune et les petits réfugiés. Il était environ 14 heures lorsque déboucha, à l'entrée du bourg, un groupe de mitrailleuses et de camions que l'on sut plus tard appartenir à la division S.S. " Der Führer " commandée par un Prussien au nom prédestiné : Von Der Rot (le Rouge).

Oradour-sur-Glane fut aussitôt cernée, la population invitée à réunir sur le champ de foire sous prétexte d'une vérification de la validité des cartes d'identité. Par la suite, il fut question de la recherche d'un dépôt d'armes cachées par les terroristes. On fit alors un tri des personnes : d'un côté, les femmes et les enfants, de l'autre, les hommes. Le premier groupe fut dirigé vers l'église, le second resta face au mur.

Le drame devait comporter deux actes. Dans le premier, les hommes sont divisés en sections dont chacune va être conduite vers un local déterminé qui deviendra centre... d'extermination. Fauchés à l'arme automatique, les hommes s'écroulent en hurlant de douleur et de rage impuissante. Ceux qui remuent encore sont achevés au fusil. Puis au bout d'un quart d'heure d'absence, les bourreaux reviennent, recouvrent de foin et de fagots les cadavres et y mettent le feu. L'œuvre de mort n'a cependant pas été totale et quelques survivants réussissent, malgré leurs blessures. à prendre la fuite.

Dans le même temps, un nettoyage systématique des immeubles a été entrepris et les vieillards, les malades, les impotents restés dans les maisons ont été massacrés. L'incendie fait rage partout. Oradour n'est plus qu'un immense brasier.

Le second acte se déroule dans l'église. Après plusieurs heures d'attente, vers 19 h 30, une caisse est amenée dans la nef, deux cordons sort allumés et une explosion se produit suivie d'une épaisse fumée dégageant une forte odeur de phosphore. Quant le gaz se dissipe, les S.S. ouvrent un feu nourri sur la foule, tuant et massacrant mères et enfants, toutes créatures, innocentes. Il n'y aura qu'une rescapée.

L'hécatombe fait 600 victimes environ.

Oradour n'est plus désormais, lui jadis riant et gai, qu'un village d'où toute trace de vie humaine a disparu et où tout n'est plus que ruines. Même la cloche de l'église a fondu.

Quelles raisons ont pu inspirer un tel crime ? Personne n'a jamais pu répondre à cette question.

La vérité, c'est que quelques chefs d'un parti, dont l'idée directrice était celle d'une race supérieure désignée pour dominer le monde, avaient réussi à susciter dans l'âme de leur jeunesse une fureur criminelle absolument sans exemple.

Aujourd'hui, Oradour-sur-Glane revit. Entièrement reconstruite sur un nouvel emplacement, elle est toujours une agréable et coquette petite cité dont la population s'est notablement accrue (environ 1 700 habitants pour la commune dont 800 rien que pour le bourg). Mais à côté de la cité neuve, pieusement conservées, subsistent les ruines de l'ancienne Oradour, les traces lugubres du massacre d'hier, le cimetière dont les nombreux caveaux et l'ossuaire attestent le culte du souvenir des habitants de la cité martyre.

Exemple douloureux pour les générations à venir, puisse l'humanité comprendre les leçons qui s'en dégagent !