Le premier exode des Saint-Lois se situe entre le 6 juin 44 et le 10 juillet. On compte 800 réfugiés à Saint-Georges-de-Montcoq. D'autres réfugiés vont au Mesnil-Rouxelin, à la petite Suisse, au Bouloir, à la Trapinière, à Candol, au Hutrel, hameaux ou communes proches. La bataille se rapproche et après les bombardement viennent les batailles d'artillerie. Le second exode fait suite à la décision des allemands avec un état-major renforcé d'avoir les mains libres. Certains vont vers le bord de mer, d'autre vers le sud de la Manche. Seuls une cinquantaine de Saint-Lois restent sur places, au milieu des ruines. La préfecture de Baudre part pour Lengronne. le 1 juillet est nommé le nouveau Préfet, Mr Martin- Sané. Les premiers américains arrivent dans les faubourg le 17 juillet et en sont totalement maîtres vers le 22. Les grands axes sont dégagés rapidement par les alliés. On pense également à ce moment là au déminage. Georges Lavalley est nommé administrateur le 30 juillet (il était directeur des nouvelles galeries). Vers la mi-août sont nommés deux adjoints : Auguste Lefrançois, et François Pilorget, architecte. Le 11 octobre 44, 13 autres délégués municipaux sont nommés :
• Mr Jean Bourdon
• Mr Jean Lefèvre
• Mr Jean Bellamy
• Mr Alfred Groult
• Mr Roger Leclerc
• Mr Raymond Bigot
• Mr Richard Henry
• Mr Henri Malaquin
• Mr Marcel Menant
• Mr Louis Gablin
• Mr Ludovic Roulleau
• Mr Fernand Lechevallier
Les premières élections auront lieu en mai 1945. Les nouveaux délégués municipaux appelèrent la population à manifester pour que revive la cité. Un bureau de vote fut installé à Granville pour les Saint-Lois qui s'étaient réfugiés sur la côte sud.
À signaler : le photographe Robert Pouchin qui vivait à Caen avait cru trouvé refuge à Saint-Lô pour sa famille. Le 20 juin, il retrouvera les siens à Gourfaleur après un passage par Ifs. Réfugié à Hambye le 26 juin, fin juillet, muni de son appareil photo, il prendra deux séries de photos de Saint-Lô en ruines. Mr Pouchin est décédé le 2 mars 2001 à l'âge de 86 ans (il les avait fêtés le 12 janvier 2001). Son appareil à soufflet Folding 9x12 aura, avec lui, témoigné de ces temps là.
À rappeler : Saint-Lô était géographiquement un nœud routier, de nombreux axes y convergeaient. Les alliés
ayant la maîtrise des airs, ils purent couper aux allemands la possibilité d'utiliser ces axes de circulation, ce qui obligea ces derniers à
l'éparpillement dans les chemins de traverse et une lente progression dans les villes remplies de décombres. L'autre objectif était de contraindre
l'adversaire à la dispersion de ses forces sur les différents théâtres d'opérations.
Divers
• Le 14 octobre 1945, le conseil municipal acheta les toiles réalisées par
le peintre cherbourgeois Campain dans les ruines soit 14 oeuvres.
• un regroupement de communes fut tenté en décembre 1944 pour regrouper autour de Saint-Lô : Agneaux, Sainte-Croix, Saint-Thomas,
Saint-Georges-Montcoq. Ce fut fait pour saint-Thomas et Sainte-Croix.
• le 10 octobre 1946, les commerçants de la place du champ de mars réclamèrent un WC collectif !!!
• le premier hôtel de ville s'installa dans un des rares immeubles que bombardements et combats avaient épargnés : la maison Clavières,
aujourd'hui 34 rue du Neufbourg.