GÉNÉRAL KŒNIG

La nation a tressailli de fierté en apprenant ce qu'ont fait ces soldats à Bir-Hakeim. Braves et purs enfants de la France qui viennent d'écrire avec leur sang une de ses plus belles pages de gloire.

C'est par ce message exaltant, diffusé le 11 juin 1942 par la radio de Londres, que le Général de Gaulle apprenait au monde déchiré par la guerre et surtout à la France occupée, humiliée et meurtrie, l'exploit des héros de la 1ère Brigade des Forces Françaises Libres. Ce jour là, leur chef, le Général Marie-Pierre KŒNIG entrait vivant dans la légende.

Né à Caen 1898, engagé volontaire en 1917, il termine la première Guerre Mondiale avec le grade de sous-lieutenant d'Infanterie Coloniale.

Son courage et son caractère qui lui ont valu la médaille militaire, le désignent pour une brillante carrière.

À la sortie de l'École Militaire de Saint-Maixent, il est affecté à la Légion Étrangère et participe à la campagne du Rif.

Capitaine en 1939, il combat en Norvège. Après la défaite il rejoint de Gaulle à Londres. Puis, avec les Forces Françaises Libres, il participe au ralliement du Gabon.

Mais c'est au Liban que l'attend le destin.

Général de Brigade en 1941 il va former avec des moyens réduits la 1ère Brigade des Forces Françaises Libres.

Le " Free French Brigade Independant Group " passe le Nil en janvier 1942. À l'extrême gauche du dispositif de la VIIIème Armée Britannique, Kœnig à pour mission de tenir Bir Hakeim, un point d'eau en plein désert de Cyrenaique à 60 km au sud-ouest de Tobrouk.

Le 26 mai, Rommel à la tête de l'Afrika Korps, engage la bataille décisive. Il porte tout son effort sur Bir Hakeim en vue de déborder la Vlllème Armée, de l'envelopper et de la détruire.

Rapidement isolée et assiégée, la garnison française en soutenant un âpre combat va, pendant seize jours, barrer la route aux assauts rageurs de Rommel et sauver l'Armée Britannique qui peut se replier sur l'Égypte.

Le 11 juin sur ordres du Haut Commandement Britannique la 1ère D.F.L. rompt le blocus.

Koenig dressé dans le " nid de pie " de son " command car " prend lui-même la tête de la colonne et réussit à sauver les 3/4 de ses hommes sans abandonner un seul blessé.

Cet exploit allait marquer profondément la renaissance de l'Armée Française, fortifier la foi de la Résistance, et le vivant espoir dans la Libération.

Commandant en Chef des Forces Françaises Libres en Grande-Bretagne (FFL), puis des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) il est à la Libération en août 1944 nommé Gouverneur Militaire de Paris. Commandant en Chef des Forces Françaises en Allemagne de 1945 à 1949, Inspecteur Général des Forces Françaises d'Afrique du Nord en 1950, Vice-Président du Conseil Supérieur de la Guerre, il quittera bientôt le service actif.

Candidat du Rassemblement du Peuple Français du Général de Gaulle, il est élu Député du Bas Rhin en 1951 et 1956.

Ministre de la Défense Nationale des Gouvernements Pierre Mendès-France en 1954 et Edgard Faure en 1955, il est reçu Membre de l'Académie des Sciences Morales et Politiques en 1951. Cette vie exemplaire du Héros de Bir Hakeim s'achèvera en 1970.

Kœnig