NORMANDIE-NIEMEN

Dans la série consacrée, cette année, aux grands événements de la Résistance et de la Libération, après la bataille du Garigliano, les débarquements de Normandie et de Provence, les combats du maquis du mont Mouchet et la libération de Paris par les troupes du général Leclerc et les FFI, ce timbre illustre l'importance du rôle joué par l'escadrille Normandie-Niémen dans la lutte de la France aux côtés des Alliés, aux heures les plus sombres de la guerre.

L'historique de Normandie-Niémen oblige à relire les Mémoires du général de Gaulle. On y découvre, nettement formulée dès juin 1941, la préoccupation du chef de la France libre de se mettre aux côtés de tous ceux qui luttent  contre l'ennemi : Le peuple français est avec les Russes contre l'Allemagne ; nous souhaitons en conséquence organiser avec Moscou des relations militaires.

Après négociations, le Comité national de la France libre propose l'envoi de pilotes et de personnel technique sur le front soviéto-allemand. La mise sur pied de cette formation s'est faite au Liban, où stationnent des groupes de chasse, réduits depuis juin 1940 à une douloureuse inaction. Aussitôt, les volontaires affluent. Un de leurs chefs écrira : À l'appel du général de Gaulle, ils voulaient que la France meurtrie, mais non abattue, soit représentée dans tous les ciels.

En novembre 1942, l'escadrille quitte le Liban, gagne Moscou, puis Ivanono : pendant que les hommes s'acclimatent, on leur donne le droit de choisir le type d'avion sur lequel ils souhaitent combattre. Pour ses performances, son équipement, sa maniabilité, c'est le Yak I, sur lequel ils poussent leur entraînement, nécessité par la nouveauté des conditions de vol. Enfin, l'escadrille, baptisée Normandie, arrive, le 22 mars 1943, sur le front oriental, pour être incorporée à la 1re Armée aérienne du 3e Front biélorussien.

Les noms qui entourent la figurine ne mentionnent que les titres les plus prestigieux. Pendant la campagne de 1943, ce fut la dure bataille d'Orel, où disparut la moitié de l'effectif ; puis l'arrivée de renforts permit la participation aux batailles de Briansk, de lélnia, de Smolensk.

Pendant l'hiver 1943-1944, la première formation est devenue régiment à quatre escadrilles : cette seconde campagne s'illustre par les noms de Vitebsk, de la Berezina, de Minsk, de Vilno et du Niémen.

La campagne d'hiver se déroule en territoire ennemi, et, après la prise de Koenigsberg, voici l'approche exaltante de la victoire, et, le 9 mai 1945, la grande joie commune à tous. L'esprit si particulier de Normandie-Niémen est bien traduit par le motif central du timbre, où l'on remarquera les couleurs françaises peintes sur l'hélice des avions soviétiques et la poignée de main chaleureuse échangée par le mécanicien russe et le pilote français.

Les survivants parlent avec émotion de cette fraternité d'armes, de l'amitié et de la confiance de tout un grand peuple pour ces hommes qui n'étaient pas venus par idéologie, curiosité ou goût de l'aventure, mais à cause du même amour pour leur patrie capable de leur faire partager les mêmes peines et les mêmes espoirs : tous les hommes de bonne volonté peuvent admirer et chercher à suivre ce bel exemple de fraternité.