Urbain LE VERRIER Urbain LE VERRIER Urbain Jean Joseph LE VERRIER naît à Saint-Lô le 11 Mars 1811.Pendant huit ans, il se révèle un brillant élève du "Vieux Collège" de la ville. De 1827 à 1830, il étudie principalement les mathématiques au Collège Royal de Caen. L'année suivante, son père accepte de vendre sa maison de Saint-Lô pour lui permettre d'aller poursuivre ses études à Paris, au Collège Louis-le-Grand. En un an, il est admis dans les premiers à l'Ecole Polytechnique dont il sort en 1833 avec un rang excellent. A la surprise de beaucoup, il opte pour l'administration des Tabacs et fait son école d'application à la manufacture du Quai d'Orsay . Il se livre là à: de nombreux travaux de chimie dans le laboratoire de Gay-Lussac. Passionné de recherche mais obligé de gagner sa vie, il devient répétiteur à l'Ecole Polytechnique où il se spécialise en "Mécanique Céleste", activité essentiellement mathématique. En 1839, il présente son premier mémoire d'astronomie à l'Académie des Sciences. En 1781, William HERSCHEL avait découvert à travers l'oculaire de son plus récent télescope une planète inconnue du système solaire: URANUS. Pendant un demi-siècle de nombreux astronomes la suivirent dans le ciel, et, à leur grand agacement, ils la trouvaient souvent à côté de la position que leurs calculs les plus précis permettaient de prévoir. Vers 1830, Alexis BOUVARD émettait l'idée qu'une planète plus éloignée encore du Soleil perturbait le mouvement d'Uranus. John Couch ADAMS en 1841 et Urbain LE VERRIER, sur les conseils de François ARAGO, en 1844, entreprennent le calcul des caractéristiques que devrait posséder cet objet céleste hypothétique pour produire les perturbations observées. Chacun ignore les travaux de l'autre. Découragé par AIRY, Directeur de l'Observatoire de Greenwich, ADAMS abandonne ses calculs en 1846. Pendant ce temps, dans son célèbre rapport du 31 Août 1846, LE VERRIER communique les résultats des siens à l'Académie des Sciences. Le 23 Septembre, Johan GALLE, à l'Observatoire de BERLIN en prend connaissance, et, la nuit même, observe l'objet prévu par le calcul à 3 minutes d'arc de la position calculée. C'est le triomphe pour LE VERRIER ! Le bureau des longitudes baptise cette planète : NEPTUNE. Dès la même année, LE VERRIER est élu à l'Académie des Sciences. Nommé Directeur de l'Observatoire de Paris en 1853, il le réorganise entièrement, échafaude un plan d'équipement et de recherche. Sous son influence, la connaissance astronomique s'ebrichit considérablement et place la France au premier plan en Euroe. Malheureusement, faute de crédits, il ne peut mener à son terme son plan ambitieux. Parallèlement, il entre dans la vie politique. Successivement Député, puis Sénateur, il est nommé Président du Conseil Général de la Manche. Grâce à son influence à la fois scientifique et politique, il donne un essor sans précédent à la météorologie qui dépendait alors de l'observatoire. Il est en butte à de nombreuses attaques. Confiant dans sa notoriété, il riposte et se fait de nombreux ennemis. Il commet la maladresse de mettre en cause les promesses du Pouvoir et en 1870, par Décret Impérial, la Direction de l'Observatoire de Paris lui est retirée. Simultanément, il démissionne de la Présidence du Conseil Général. Il subit alors une éclipse de deux ans au bout desquels on lui rend son poste, mais il ressent les premières atteintes d'une longue et douloureuse maladie qui l'emporte, cinq ans plus tard, le 23 Septembre 1877. Plûtot que de se ménager pendant cette période difficile, il s'use au travail afin de parachever son oeuvre. Peu fortuné, Urbain LE VERRIER s'est battu toute sa vie, d'abord pour mener ses études à leur terme, pour satisfaire sa passion de la recherche, pour résister au ressentiment de ses collègues astronomes, enfin pour imposer ses idées à L'Observatoire. Arrivé au sommet de sa gloire internationale, on lui a souvent reproché son mauvais caractère et son immodestie. Attaqué de tous côtés par des jaloux et par des collaborateurs auxquels il veut imposer la rigeur qu'il s'applique à lui même, il se défend en attaquant, de manière parfois cruelle et souvent méprisante. Profondément nourri par le Cotentin dont il est issu, Urbain LE VERRIER a su mettre son irrésistible ténacité au service de sa prodigieuse intelligence.