Simone Michel-Lévy

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Simone Michel-Lévy

Simone Michel-Lévy est née le 19 janvier 1906 à Chaussin (Jura). Son père était plâtrier.

En 1939, elle est rédactrice dans l'administration des P.T.T. au centre de recherches et de contrôle technique, rue Bertrand à Paris.

Dès l'armistice, elle s'élève contre la capitulation de la France et entre dans la Résistance dès le mois de décembre 1940 ; sous la direction de Ernest Pruvost, chef national de la résistance P.T.T., elle devient un élément de tout premier plan. Télégraphiste très habile, elle est l'opératrice qui essaye de joindre Londres avec les premiers postes de TSF fabriqués par le groupe de résistance des P.T.T.

C'est au réseau C.N.D. (Confrérie Notre-Dame) du colonel Rémy, puis à l'O.C.M. (Organisation Civile et Militaire), qu'elle fournit ses premiers renseignements. Puis son activité s'oriente vers l'établissement de faux papiers, le transport, l'installation de postes émetteurs à Paris et en Province.

Malgré sa santé chancelante, elle n'est heureuse que lorsque ses responsabilités s'accroissent.

Elle s'accroche à la mission la plus périlleuse une fois qu'elle l'a acceptée, méthodiquement, tenacement, jusqu'à la réussite totale. Ses chefs comptent sur elle. Tout ce qu'elle promet est tenu. Cependant, après des nuits de veille, des voyages épuisants, elle est à l'heure le matin à sa table de travail, les traits tirés, mais le visage souriant.

Dès les premières heures du S.T.O. en 1943, elle établit plus de cent cartes professionnelles des P.T.T. à des jeunes réfractaires. Elle est chargée de monter à l'intérieur des P.T.T. le réseau E.M.-P.T.T. analogue à celui de Résistance-Fer.

À Londres, l'agent Michel-Lévy est enregistré sous le pseudonyme d'Emma. De sa propre initiative elle monte un admirable système de transport, de poste d'armes et de parachutages, qui fonctionne par l'intermédiaire des services ambulants des P.T.T. Elle assure la liaison générale.

Elle réalise également, sous les pseudonymes de " Françoise " et de " Madame Royale ", un excellent système d'acheminement du courrier à travers la France, qui marche à la perfection, soit par voie maritime, c'est-à-dire jusqu'aux chalutiers, soit par voie aérienne, et cela dans les deux sens.

Au soir du 5 novembre 1943, elle est appelée d'urgence dans un café voisin pour un entretien de quelques minutes et quitte sa table de travail en y laissant son stylo et ses affaires. Elle ne reviendra jamais. Cet appel était un guet-apens.

Malgré les pires épreuves morales et physiques qui la laissent brisée dans sa cellule, car elle est suppliciée par la Gestapo, elle n'oublie pas son travail professionnel brusquement interrompu. Par une voie jusqu'ici inconnue elle fait parvenir à son chef de service un rapport détaillé sur toutes les questions administratives dont elle est chargée et qu'elle a laissées en suspens ; elle demeure jusqu'au bout un exemple de conscience professionnelle.

Au début de février 1944, Simone Michel-Lévy est déportée à Ravensbrück où, pendant la quarantaine, elle aide une camarade musicienne à organiser une magnifique chorale qui fait un moment oublier leurs peines aux prisonnières.

Envoyée ensuite en Tchécoslovaquie au camp de Holleischen pour travailler dans une usine d'armement, elle continue son action de résistante en sabotant. Le 1er septembre 1944, le Kommando de Holleischen est rattaché administrativement au camp de Flossenbürg.

Simone

Les tortures font blanchir ses cheveux, voûtent ses épaules. La faim et la fatigue l'amaigrissent à l'extrême. A l'usine, elle est chargée de faire passer sous une énorme presse des chariots chargés de cartouches remplies de poudre. Elle ralentit la chaîne, la désorganise, ce qui se solde parfois pour la production du Grand Reich, par un manque de 10 000 cartouches. Elle fait fonctionner la presse à vide, ce qui l'endommage et constitue, pour elle-même, un danger immédiat malgré la protection d'une tour en maçonnerie. C'est ainsi que finalement la presse sauta.

La surveillante allemande fait un rapport de sabotage qui ira jusqu'à Berlin. La réponse de Himmler revient plusieurs mois après, dans le courant d'avril 1945, alors que tonnent alentour les canons américains.

Le 10 avril 1945, Simone Michel-Lévy et deux autres camarades doivent partir immédiatement pour le camp de Flossenburg, où elles sont pendues par les Allemands, le 13 avril.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 26 septembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Médaille de la Résistance


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