Document d'archive.

Monument des fusillés de Beaucoudray.

Extrait archives  départementales de la Manche.

Monument des fusillés de Beaucoudray.

Canton de Percy (maintenant canton de Tessy sur Vire).

entrée du lieu de mémoire

Ce panonceau raconte leur histoire.

sur le monument

Le monument des onze fusillés de Beaucoudray rappelle le souvenir du groupe de résistants postiers de Saint-Lô.

Dès 1941, Marcel Richer, agent des installations adhère à l'organisation de Résistance P.T.T. de Caen. Il fonde en 1942, à Saint-Lô, un groupe auquel l'inspecteur René Crouzeau  donne, à partir de 1943, un esprit de combativité à outrance (recherche de renseignements et sabotages). En 1944, ce groupe comprendra une cinquantaine d'adhérents (postiers ou non postiers).

Marcel Richer

Le 9 mai 1944, à Sainte Marie Outre l'Eau (Calvados, 14, canton de saint Sever), il reçoit des armes par parachutage. dans la nuit du 5 juin 1944, R Crouzeau et M Richer font exécuter de nombreux sabotages (lignes coupées, câbles détruits) ; puis plusieurs membres prennent le maquis à Beaucoudray, dans une ferme isolée du village du Bois, appartenant à Mme Leblond, institutrice.

Le 14 juin, les troupes allemandes encerclent la ferme. Après un bref échange de coups de feu, 11 résistants sont arrêtés avec Mme Leblond et son fils de onze ans, tandis que plusieurs autres réussissent à s'échapper (Marcel Richer, Maurice Deschamps, Ernest Pruvost, Raoult, Pierre Allier, Raymond Abdon, Le Sénécal).

Les 11 résistants seront interrogés ; peut-être torturés ; abattus le 15 juin (...) et sommairement inhumés dans deux fosses communes :

• René Crouzeau, Inspecteur contrôleur des P.T.T.

• Étienne Bobo.

• Auguste Lerable.

• Raymond Robin.

• Jean Samson, agents des P.T.T.

• Auguste Guy, peintre.

• Ernest Hamel, cultivateur.

• Jean Lecouturier, étudiant.

• François Martin, géomètre.

• André Patin, journalier agricole.

Un monument à leur mémoire sera inauguré en juin 1947, élevé à l'emplacement du lieu de l'exécution des maquisards du groupe des P.T.T. de Saint-Lô, à  Beaucoudray. Une cérémonie y regroupe tous les ans à la mi juin, les postiers de Saint-Lô et les habitants de Beaucoudray, les survivants et les familles des fusillés (dont Mr Crouzeau, également postier).

Le Général de Gaulle a prononcé un discours au monument en juin 1953.

Mr Louis Mexandeau, Ministre des postes et télécommunications a signé le 27 juin 1982 le registre des délibérations du conseil municipal, a été présent à la cérémonie au monument des fusillés et et a également inauguré  le mini musée de la résistance au bureau de poste de Villebaudon.

La direction départementale des P.T.T. de Saint-Lô a pris en novembre 1959 le nom de " Centre Crouzeau ".

La rue perpendiculaire à la Direction départementale de la poste s'appelle rue de Beaucoudray.

CENTRE CROUZEAU

Rue de Beaucoudray

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Centre Départemental de la Poste Saint-Lô

Centre Départemental de la Poste Saint-Lô


Un des secteurs où l'action résistante réussit ses plus beaux coups se situe sans conteste dans l'administration des P.T.T. En voici le compte rendu, exposé par M. Marcel Richer, responsable départemental :

" Sollicités individuellement par les groupes déjà formés, quelques agents adhérèrent spontanément au mouvement résistant (…) Il faut arriver au mois de février 1942 pour voir le groupe P.T.T. prendre forme (...).

" Le premier service rendu à la cause alliée fut la communication du plan du réseau souterrain et aérien de la Manche au responsable de Caen, au début de 1942. Au cours de la même année, des contacts furent pris avec les représentants des divers mouvements de résistance (O.C.M.) et Front National) [O.C.M.  : Organisation Civile et Militaire].

" En accord avec eux des décisions furent prises quant au sabotage pouvant être opéré entre autres : création de dérangements sur les circuits allemands (bobines thermiques isolées, pertes par les paratonnerres, etc. ...). La relève des dérangements était faite avec lenteur sur les circuits. Le dérangement relevé, le circuit voisin était saboté. Les plans, les états signalétiques aux Allemands étaient adroitement faussés ou incomplets.

Dans un autre domaine, des tracts, des Journaux clandestins furent distribués, les mots d'ordre diffusés.

En 1943, le croupe prend une cohésion plus forte. L'arrivée de l'inspecteur Crouzeau insuffle l'esprit de résistance à outrance.   

" L'administration avait prescrit la récupération du cuivre. Pas un gramme ne fut donné à la récupération. Les greniers des bureaux de Bérigny, de Saint-Clair-sur-Elle, de Condé-sur-Vire, Cerisy-la-Forêt, Saint-Jean-de-Daye, Tessy, etc. devinrent autant de dépôts clandestins de cuivre et de matériel divers (standards, câbles sous plomb, appareils, réserves de plomb) ; À Bérigny, 3 tonnes et demie de fil de cuivre de 2,5 mm sont découvertes par une unité allemande de passage. Alerté par l'intermédiaire de ce bureau, Crouzeau lait enlever le cuivre et le dépose dans la cabine des équipes au magasin. Mais il est dénoncé par la formation allemande de Bérigny et une perquisition au magasin amène la découverte du stock de Crouzeau se défile habilement en prétextant une vague question de soudure de fils avant la rentrée au magasin ...).

Les fermes furent également utilisées pour les dépôts de cuivre et de matériel de ligne.

En vue des besoins éventuels pour les différents transports, des réserves d'essence furent constituées et camouflées dans les garages particuliers.

À signaler un qui amena l'arrestation de Crouzeau pendant 48 heures. Les Allemands avaient une ligne Saint-Lô - Pirou vers Jersey, passant à travers champs, mais entretenue par les P.T.T. Cette ligne fut sabotée de telle sorte qu'elle ne rendit jamais de service. Les Allemands, mécontents enfermèrent Crouzeau pendant 48 heures et le relâchèrent, faute de preuves et aussi ... faute d'avoir sous la main un inspecteur pour le remplacer. La remise en état des lignes endommagées par les mitraillages fut retardée malgré la surveillance continuelle des Allemands. La sentinelle de garde était attirée dans les cafés voisins.

" En ce qui concerne le service du travail obligatoire, les listes des agents désignés comprenaient à chaque fois les inaptes physiques, les réfractaires déjà camouflés, etc. Le groupe des 14 agents qui devaient quitter Saint-Lô le 1er juin 1944 ne partit pas grâce à notre action. Des cartes d'identité furent délivrées aux réfractaires et aux agents de la résistance (...).

" Nous n'avions pas d'armes. Horvais responsable national, qui depuis longtemps venait toutes les semaines à Saint-Lô, établit le contact entre Crouzeau et un autre responsable national, camouflé à Villebaudon. Un plan de parachutage est établi, communiqué aux alliés (...). Le choix se porte sur un terrain non loin de Pont-Farcy (Sainte Marie Outre l'Eau). La date du parachutage sera donnée par le message suivant : " Aimer c'est vivre ". Le 9 mai au soir, ces mots sont entendus par les résistants et le groupe de Villebaudon qui doit participer également à l'opération. Les ordres sont donnés, le rassemblement se fait et le camion des P.T.T. se dirige sur les lieux. Les routes sont dangereuses car par malchance, elles sont gardées : le maréchal Rommel est en tournée d'inspection.

À l'heure dite, les hommes sont sur place, le bruit d'un avion est entendu, les signaux sont échangés et les 3 tonnes de matériel sont parachutées, ramassées et transportées en lieu sûr. Les armes sont en partie, cachées à Villebaudon et au magasin de Saint-Lô, dans l'atelier de menuiserie. Les résistants sont peu familiarisés à leur maniement. Des séances d'instruction ont lieu alors que les Allemands voisinent autour du magasin.

À Saint-Lô, dès le ramassage des postes de T.S.F. en avril 1944, un réseau d'écoute de la radio de Londres est organisé. Des petits postes sont montés et installés, dont un au bureau même.

" Enfin, il convient de noter que des correspondances adressées aux  divers services allemands furent détournées, sauvant ainsi de l'arrestation de nombreux camarades.

" Au mois de mai 1944, un plan des opérations qui doivent être effectuées au moment du débarquement est mis au point : quoique gardé par les Allemands, le bureau doit être attaqué et les installations sabotées.

" Au premier étage se trouvaient en effet, un central allemand et une station de bâtis d'harmoniques, au sous-sol un central auquel devait aboutir toutes les lignes de défense du front de mer. Le plan prévoyait également le sabotage des câbles et des lignes aériennes aux points de coupures ".

Extrait p.13 Saint-Lô au bûcher...  

Les informations sont rares mais du matériel arrivera à la maison, parachute que l'on découpe le soir, sangles d'un côté, et la qualité de tissu étonne. On ignore encore le nylon et c'est du nylon. Documentation  

drapeau national