19 juin 2005 : cérémonie de commémoration des fusillés de Beaucoudray-Villebaudon
14 août 2005 : fête patronale
Comité des fusillés
Le comité des fusillés de Beaucoudray et Villebaudon tiendra son assemblée générale le samedi 12 mars, à la salle des catéchismes derrière l'église de Villebaudon, à 14 h 30.
À l'ordre du jour : bilan de l'année, cérémonie du 19 juin, entretien du site, les jeunes et le comité, désignation d'un délégué Mémoire pour les sépultures, compte rendu des journées philatéliques.
Dominant la région de
Moyon et de Chevry, Beaucoudray offre une très belle vue sur le bocage normand.
Au fil des siècles Beaucoudray s'orthographie de plusieurs façons :
Belcoldrais, Bellum Coudretum (belle Coudray), Beaucoudré et Beaucoudrey. Selon
l'abbé Bernard, l'origine du nom vient du bois de Moyon qui se situe en bordure
de la commune. Les habitants de la commune avaient pour surnom : les blaireaux
ou les bérets de Beaucoudray. La commune géographiquement peut se diviser en
deux parties : la zone sud occupe un plateau au sommet d'une colline d'environ
190 mètres c'est le " Haut de Beaucoudray " (le point le plus haut
culmine à 204 mètres), lazone nord descend en pente douce vers le petit massif
forestier du bois de Moyon, c'est le " Bas de Beaucoudray ".
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La seigneurie du lieu relève
de la Baronnie de Moyon, sous le fief de la Haie-Hue (la Haie-Bellefonds). Il
existe le grand et petit fief de Beaucoudray et la sieurie de la Trinité où
demeure le manoir seigneurial. Le premier seigneur connu de la commune se nomme
Jean de la Haie-Hue. Jusqu'au XIlle siècle, la seigneurie reste
entre les mains de ses descendants. Le 6 août 1420, Henri V d'Angleterre donne
à Jehan Clyfton toutes les terres de Jean de la Haie Hue. La seigneurie
appartient ensuite successivement à la famille le Moussu, les Mathan, les
breton Ganne de GrandMaison et Ganne de Beaucoudrey.
Julienne Couillard est née
vers 1550 au village de " la Fouquelière " à Agneaux. Elle est la
fille du Seigneur de Beaucoudray lequel se dit fervent huguenot. Les parents de
Julienne suivent le mouvement de la Réforme. Lorsqu'à la suite de la Saint
Barthélémy, Matignon est chargé de s'emparer de Saint Lô où le
protestantisme se développe fortement, les femmes prennent part à la défense
de la ville ; Julienne aurait été à la tête de cette révolte, en jetant du
haut des murailles de Saint Lô des pierres contre les attaquants. La ville est
prise le 10 juin 1574. Une statuette la représentant défendant Saint Lô est
exposée au musée de cette ville. Elle disparaît probablement sous les
bombardements de 1944.
En 1675, la commune de
Beaucoudray appartient à la vicomté de Gavray. Beaucoudray avait deux
chapelles celle de Chevry sous le vocable de Saint Pierre et à la Cour sous le
vocable de la Trinité. Cette dernière attenant le manoir seigneurial, a
totalement disparu. Jean-François Allaume curé de Beaucoudray en 1774, prête
les serments révolutionnaires et reste à Beaucoudray jusqu'à sa mort en 1799.
Durant cette ,trouble période, il est prévenu d'une visite dangereuse de
Tessy, les révolutionnaires souhaitent dévaster l'église et casser la croix.
Pour sauver le patrimoine religieux, il descend le croisillon et l'enterre pour
le cacher.
L'église n'a subit aucun
dommage. Au début du XIXe me siècle, François Ozenne, prêtre de
Beaucoudray est emprisonné au château de Torigny car il avait refusé de prêter
serment.
La commune de Beaucoudray
organisait la foire de la Trinité où divers métiers ont été représentés.
L'abbé, Voisin commente cette fête : "dimanche 26 mai 1836, c'était la fête
de la Trinité de Beaucoudray, il y avait peu d'étrangers, quelques bêtes à
corne, un café, deux tonneaux de cidre ......
Beaucoudray est chargée d'un
lourd et triste souvenir : en 1942, membre de la Résistance française Marcel
Richer entreprend de constituer un réseau avec ses camarades postiers " le
maquis de Villebaudon-Beaucoudray". Les résistants étaient réunis dans
une petite maison, à l'orée du bois de Moyon, au bout d'un chemin communal au
village " le Bois " ; ils attendent les messages de Londres afin
d'agir pour leur patrie. Le responsable du groupe des onze résistants se nomme
" Ernest Pruvost ". Toutes les dispositions sont prises Dans la nuit
du 5 au 6juin 1944 les câbles de la région de Saint Lô sont coupés. Après
leurs courageuses actions, ils se retirent à leur ferme. Huit jours s'écoulent
sans le moindre problème, lorsque le 14 juin en fin de matinée une auto montée
par deux Allemands arrivé à proximité de leur cachette. Elle fait demi-tour,
les résistants pensent qu'ils se sont trompés de chemin. Mais c'est l'attaque,
les soldats armés encerclent le refuge. Onze résistants sont capturés. Après
un interrogatoire, le quinze juin les onze résistants sont fusillés : M.M René
Crouzeau inspecteur du service technique, Etienne Bobo contrôleur des
installations électromécaniques, Raymond Robin mécanicien dépanneur, Jean
Sanson commis, Auguste Lerable agent de lignes, Jacques Albertini, Alfred Guy,
Jacques Hamel, Jean Lecouturier, Francis Martin, André Patin. Un monument est
élevé à leur mémoire sur le lieu de leur mort. Une cérémonie a lieu
annuellement au monument. Le Général de Gaulle assiste à la cérémonie de
commémoration le 7 juin 1953.
Beaucoudray a également souffert en 1944 des durs combats sur son territoire. Ils sont typiques de ce que les Américains appellent " la Guerre des Haies ". Voici une anecdote qui nous permet de comprendre cette appellation. Lors des combats de la poche de Tessy sur Vire, dans la nuit du 27 au 28 juillet, une partie de la division Panzer allemande se divisa en deux groupes : l'un prit position sur les hauteurs de Troisgots, l'autre sur les hauteurs de Beaucoudray. Le 28 juillet, les troupes américaines décident depuis Villebaudon de passer par Tessy-sur-Vire pour prendre à revers les Allemands. Les tirs des blindés allemands minutieusement dissimulés sur les hauteurs boisés de Beaucoudray bloquent l'avancée des Américains. La situation américaine reste stationnaire pendant quelques jours. Le renfort d'un bataillon de chars de la 29e Division se conclut en vains efforts. Le Général Gerhardt, responsable du secteur, exaspéré, par les tirs redoutables des blindés allemands remarquablement cachés demande à plusieurs reprises le concours de l'aviation afin d'avoir des reconnaissances aériennes pour détecter leur position. Bien que l'aviation soit intervenue, les aviateurs ne détectent pas le moindre signe d'un char allemand. Le Général Pete Quesada qui commande les forces aériennes intervenant sur le secteur, excédé par une nouvelle reconnaissance qu'il juge inutile affirme aux troupes terrestres : " il n'y a pas de chars ennemis, vous avez des boulevards devant vous ". Et il décide de se rendre en jeep sur les lieux pour se rendre compte de la situation, accompagné d'une ordonnance, sur un poste avancé, des chars de la 29e Division. Sur place, on lui signale qu'on est bloqué, et que dès que les blindés américains bougent, ils reçoivent des tirs allemands. Furieux le Général Quesada décide d'aller voir lui même toujours accompagné de son ordonnance. Engagés dans le chemin creux avec sa jeep, ils ne parcourent que quelques mètres, à l'amorce du premier virage ils se trouvent nez-à-nez avec un char allemand dissimulé entre deux talus recouverts de feuillage. Sautant aussitôt de la jeep, le Général a la preuve qu'il y a bien des chars allemands puisque sa jeep est pulvérisée par un tir d'obus de 88 mm. Ayant sauté suffisamment à temps, les deux hommes sont indemnes, protégés par la courbe du chemin. De retour aux avant-postes, le Général s'excuse rapidement et regagne son Quartier Général. Apprenant, les détails de cet événement, le Général Gerhardt fait récupérer l'épave de la jeep. Il la fait parvenir comme un présent au Général Quesada, l'accompagnant d'un mot dans lequel il s'excusait que les Allemands aient été plus rapides, que lui-même, à le recevoir lors de sa visite ". Il ajoute que lui-même était très occupé à " rechercher les boulevards que lui laissaient les Allemands ". Sur l'épave de la jeep était apposé un écriteau disant : " Véhicule que reconnaîtra l'aviateur Pete Quesada, après son contact avec les forces terrestres dans la province de Tessy, Normandie ".
Ravagée au six dixième et
ayant eu un courage à toute épreuve, la commune reçoit la Croix de bronze en
septembre 1949.
L'école qui contenait deux
classes construites avant la guerre, a été, partiellement abîmée après les
bombardements, sa rénovation date de 1950. La guerre avait épargné tout le
mobilier de l'école, Définitivement fermée en 1977, suite à un manque
d'effectif, le mobilier a été vendu pour aménager la salle des fêtes.
Beaucoudray connaît une
augmentation de 14% de sa population puisqu'en 1990 il y avait 119 habitants, et
en 1999 cette population est passée à 133 habitants.
M. Roulland, paysagiste s'est
installé, à Beaucoudray. Beaucoudray compte 8 exploitations agricoles.
Dans le cadre du Contrat de Pôle
Intercommunal, Beaucoudray affiche une nouvelle image : elle s'enorgueillit de
posséder un bourg convivial avec un parking fleuri, une aire de repos, un
terrain de boules. Sur ce centre-bourg, le réseau électrique a été mis en
souterrain.
Le bâtiment juxtaposé à la
mairie qui autrefois abritait le logement de fonction du maître d'école, a été
rénové par la Communauté de Communes pour être réhabilité en logement
locatif communal.
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L'église Saint Laurent de
Beaucoudray est typique du bocage de taille modeste, construite en pierres du
pays, elle offre un riche patrimoine culturel. Grâce à des linteaux de fenêtres
appartenant au chevet, on peut dater l'édifice du XVIIe siècle
(1767). Pendant la période de la Terreur qui suit la Révolution, l'église
n'est ni pillée, ni profanée, le mobilier reste intact. Seulement une des
cloches est enlevée et portée au district de Saint-Lô. A partir de 1822, le
curé, de la paroisse M. Huillot entreprend de couvrir toute la partie du midi
de l'église et il la fait reblanchir. En 1869, la commune rénove l'autre
partie de la couverture et fait les joints des murs extérieurs. Cette même année
le clocher est remis à neuf avec quatre persiennes et,de nouveaux joints.
Dans le fond de l'église, se
trouve une grande chaîne composée d'anneaux en bois de pommier. Elle a été réalisée
par Louis Haupais et ses camarades. Prisonniers lors de la Seconde Guerre
Mondiale, la réalisation de cette chaîne a pour but de témoigner de leur
emprisonnement et de leur libération, elle est le symbole d'un grand bonheur à
revenir dans leur cher pays. Au centre, on trouve des statues : une Vierge
douloureuse et un Saint Jean l'Évangéliste en terre crue. Il s'agit d'un procédé
très particulier : de la terre battue avec du lien de paille recouverte avec
une chaux vive pour réaliser le polissage et la sculpture. Ces statues en terre
crue sont très rares dans le département. Il n'en existe que trois : une à
Neuville au Plain et les deux autres ici même à Beaucoudray. Du XVIe
siècle, elles sont toutes les deux inscrites aux Monuments Historiques.
Inscrite aux Monuments Historiques, une Vierge à l'Enfant se situe à proximité,
elle est en pierre calcaire polychrome et dorée. En vous dirigeant vers le
choeur, vous passez en dessous d'une crucifixion et sa poutre de gloire en bois
coloré. Cet ensemble, inscrit aux Monuments Historiques remonte au XVI-XVIIe
siècle. Le choeur est superbement décoré, d'un maître-autel avec tabernacle
et retable en bois peint et doré. Cet ensemble, inscrit aux Monuments
Historiques, date du XVIe siècle tel (tabernacle et retable) et du
XVIIIe siècle (autel). Le tableau du maître-autel représente le
martyre de Saint Laurent. Ce tableau du XVIIe siècle, inscrit aux
Monuments Historiques, fut récemment restauré, en mars 1989. Les pèlerins
viennent à Beaucoudray pour demander à Saint Laurent la guérison du zona
(" Feu Saint Laurent ") et leurs brûlures. Vous pouvez remarquer dans
le cimetière la Croix, composée de deux emmarchements, d'un fût en deux éléments
réalisée en granit. Elle date du XVIIe siècle et se trouve
inscrite aux Monuments Historiques. Autrefois, l'épine du vieux jardin de
Beaucoudray jouissait d'une grande réputation comme étant de l'espèce de
celle qui servit au couronnement du Christ, et les fidèles l'emportaient comme
une relique précieuse. Quelle est son origine ? Etait ce un souvenir des
Croisades ou un pèlerinage en Terre Sainte ? Nul ne le sait.
L'ancien manoir de
Beaucoudray datait du XVIe siècle. La demeure de M Ganne de
Beaucoudrey fut construite au XIXe siècle. Une belle boulangerie
ayant deux fours se trouve dans le parc.
Beaucoudray garde sa fête
patronale : la Saint Laurent, qui s'organise le deuxième dimanche d'août, avec
un méchoui et un tournoi de foot.
Une boucle de randonnée ; le
circuit N° 3 permet de découvrir les multiples paysage ainsi que les sites de
Beaucoudray. Elle permet également de rejoindre sa commune limitrophe Chevry.
Lorsque les randonneurs suivent la petite route communale desservant les
villages " l'hôtel Soleil ", " Ladroue ", ils se trouvent
sur l'ancienne voie romaine. Ils peuvent l'emprunter en prenant tout droit au
village Ladroue, jusqu'au chef-lieu de canton, Tessy-sur-Vire.
Monsieur et Madame Lefèvre
habitant le Village Hennequin proposent aux touristes de séjourner à
Beaucoudray dans leur gîte rural, une maison indépendante avec deux chambres
pour 6 personnes, avec une cour extérieure. La location s'effectue entre avril
et août, les animaux sont acceptés. (02.33.51.53.16)
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Monsieur de Beaucoudrey maire
de Beaucoudray tient sa permanence à la mairie le vendredi matin.
JUMELAGE (infos
CDC Tessy sur Vire)
Depuis mai 1991, 11 communes du canton sont jumelées avec deux paroisses
anglaises situées à une centaine de kilomètres de Londres : Lydiard Millicent
et Lydiard Tregoz. Cette dernière fut fondée par le seigneur de Troisgots,
alors compagnon de Guillaume le Conquérant. Chaque année des échanges sont
organisés entre nos deux régions.
Liste des communes du Canton :
Beaucoudray
Beuvrigny
Chevry
Domjean
Fervaches
Fourneaux
Gouvets
Le Mesnil-Opac
Le Mesnil-Raoult
Moyon
Saint Louet sur Vire
Saint Vigor des Monts
Tessy sur Vire
Troisgots
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Ville : Beaucoudray
Code postal : 50420
Département : Manche
Préfecture : Saint Lô
Région : Basse Normandie