Saint-Lô.

les jumelages

timbre

Saint-Lô ville fleurie

Le premier nom de Saint-Lô fut Briovère qui signifiait Pont sur la rivière. Briovère changea son nom au lendemain des invasions nordiques contre celui de ville de Saint-Lô. Cet évêque de Coutances avait eu jadis une " villa " à Briovère ; il y eut aussi son tombeau dans le monastère de Sainte Croix. À l'arrivée des troupes normandes, les moines emportèrent les reliques du protecteur de la cité dans des sacs de cuirs jusqu'à Bayeux. Des reliques de Saint-Lô portées à Angers furent incrustées dans le piédestal d'une croix qui figura dans les armes du bon roi rené d'Anjou. Celui-ci, en 1431, devenu duc de Lorraine, l'ajouta aux armes de cette province. L'action glorieuse du Général de Gaulle l'a popularisée. L'histoire apporta plusieurs orthographes : Laud (en latin), Lô. Au VIème siècle, Sainte-Croix prit le nom de l'évêque du diocèse de Coutances, Saint-Lô, qui était également le seigneur des contrées. Ce sont les chanoines réguliers de Saint-Augustin qui occupaient les lieux de l'ancienne abbaye Sainte-Croix jadis. 

La bataille de Saint-Lô a eu lieu vers la fin juillet. Le 9, les allemands ont obligé une partie de la population civile à partir vers le sud. Les sirènes hurlèrent pour la dernière fois vers 9 h 15 dans la soirée du 5 juin. Ce ne fut qu'après minuit que les 3 mitrailleuses de D.C.A. légères, seule défense aérienne de la ville, tirèrent et abattirent leur seul avion de la guerre. Cet avion s'écrasa sur la commune de Baudre. La journée du débarquement se passa sans évènement important. Vers 8 h du soir, le 6 juin, 3 formations de bi-moteurs Maraudeur approchèrent la ville.

La bataille des haies a duré les 3 premières semaines de Juillet 44.

Saint-Lô, en temps de paix, avait 11.000 habitants. L'importance militaire de la ville vient de ce qu'elle est un nœud de grandes voies de communications qui conduisent dans toutes les directions. Tant que l'ennemi tiendrait la ville, il aurait d'excellentes communications proches de ses lignes de feu, qui lui permettraient de déplacer des forces à l'est comme à l'ouest. 

Pour lui enlever cet avantage, il fallait conquérir la ville !

À noter que dans le camp allemand, figuraient des bataillons à effectifs composés de volontaires slaves (ost) encadrés d'officiers pour la plupart allemands. Il y avait aussi dans ces bataillons des ex prisonniers terrorisés jusqu'à ce qu'ils acceptent de servir le régime nazi.

Au 18 juillet, la première armée US était en possession de Saint-Lô et de la région à l'ouest de la Vire qui lui était nécessaire pour déployer ses forces en vue de la percée vers le sud. La prise de la ville qui eut donc lieu les 18 et 19 juillet,  c'est la 29ème troupe de reconnaissance commandée par le premier lieutenant Edward G Johns Jr qui pénétra dans la ville la première et poursuivit son chemin à travers les rues jonchées de ruines. La ville telle qu'ils la virent, n'était que la carcasse de Saint-Lô, un lieu de murailles déchiquetées. Cela faisait songer à la vallée de la mort. Quand les troupes la traversèrent, il ne semblait pas qu'il resta une seule maison debout. La ville avait été pilonnée par les bombes, obus, mitrailleuses, jusqu'à ce qu'elle fut réduite à un horrible spectre de ce qui avait été une ville habitée par des êtres humains.

premier café ré-ouvert à Saint-Lô


En juillet 2000, on retrouva une bombe à l'occasion de travaux de voirie, rue de la Marne, la plus touchée le 6 juin 44. Cette bombe fut retrouvée alors même qu'on fêtait le 56ème anniversaire de la libération de la ville. Quelques mois plus tôt, une autre fut découverte à Agneaux... ce ne furent pas les premières. 

L'opération Cobra fut déclenchée le 25 juillet 1944 par les Alliés, cette action d'envergure avait pour but de réaliser une percée décisive à travers les lignes allemandes. Près de 6 000 tonnes de bombes sont larguées sur quelques kilomètres carrés du canton de Marigny, entre Le Mesnil-Eury et Hébécrevon, à l'ouest de Saint-Lô. La Chapelle-Enjuger sera rasée en quelques heures. La petite commune est d'ailleurs située au centre de la zone bombardée. Le plus fort de la division allemande, celle du général Fritz Bayerlein, stationnait à cet endroit. Cobra fera des milliers de morts, aussi bien du côté allemand qu'américain. Un corps allemand fut retrouvé à La Chapelle-Enjuger en janvier 2001. La dernière découverte remontait aux années 50. (O.F 25.01.2001).

" Au terme de cette cérémonie, Messieurs les vétérans [...], chacun d'entre vous sera accompagné d'un enfant de Saint-Lô. Votre défilé, main dans la main, symbolisera pour vous, pour ces enfants, et nous tous ici présents, la fraternelle transmission de l'héritage dont vous êtes porteurs, celui du combat pour la liberté ". Discours B. Dupuis le 4 juin 1994, Rond Point du Major Howie.

1994


Création d'une nouvelle association appelée " Saint-Lô retrouvé " dont le but est le suivant : en partenariat avec la municipalité, elle envisage de reconstituer en 3 D  la ville avant sa destruction en 1944. Il sera alors possible de faire une visite virtuelle de la ville ancienne. Un site Web est  disponible qui présentera des clichés du vieux et du nouveau Saint-Lô ainsi que la présentation du projet qui s'étale sur 5 années.

La maison Dieu

La maison-Dieu, une des vieilles demeures normandes du quartier de l'Enclos, centre vitale de la ville médiévale. 

Les remparts aujourd'hui

rue porte au lait


Sont passés par Saint-Lô, Charles X en route pour l'exil, Louis-Philippe, prince-président, Mac-Mahon, Le président Carnot.

Lors des opérations de débarquement allié de 1944, la ville où les troupes d'occupation allemandes construisaient un immense hôpital souterrain en plein roc, reprenait son ancienne importance militaire. Principal nœud de communication le plus proche de la zone attaquée, elle subissait dès le soir du jour J un sévère bombardement. Puis ce fut la nuit de feu : la pluie de bombes qui la transforma en champ de ruines, l'abandon quasi-total de ses habitants dispersés dans les environs pour la plupart et dont certains trouvèrent un abri de quelques jours dans le souterrain allemand, le ravage des incendies ponctuées d'explosions, d'autres bombardements. Pendant un mois et demi, à travers le bocage, les alliés durent mener la terrible guerre des haies pour se rapprocher de la cité qui ne tomba que le 19 juillet. La task force c de la 29ème division U.S. y entrait à 18 heures, mais la ville resta sous le feu ennemi jusqu'au 24.  Sur les ruines du clocher de l'église Sainte Croix, les soldats américains avaient déposé, recouvert du drapeau étoilé, le cercueil du major Thomas D. Howie, commandant le 3ème bataillon du 116ème Régiment d'infanterie U.S.. Cet officier, qui avait manifesté avec force sa volonté d'entrer le premier dans la ville avait été tué par le feu d'un mortier au moment où il allait prendre, avec son unité, la tête de l'attaque. la ville présentait un spectacle dantesque qui surprit les vainqueurs eux-mêmes. de nombreux résistants, enfermés dans sa prison, avaient été victimes du bombardement. Elle a été reconstruite d'une manière assez heureuse qui met en valeur ce qui reste de sa ceinture fortifiée.

BORNES DE LA LIBERTÉ

borne de la liberté, Villebaudon, route de Saint-Lô        borne de la liberté, Villebaudon, route de Saint-Lô            borne de la liberté, Villebaudon, route de Saint-Lô        Saint-Lô



[...] La lutte est partout sévère, acharnée ; mais partout les alliés gagnent du terrain. Le 12 juillet, c'est surtout la région de Saint-Lô qui est à l'ordre du jour ; les américains sont maîtres des hauteurs qui dominent la ville. [...]

Pendant que l'armée américaine libérait Lessay, certains de ses éléments, à l'autre extrémité du front du Cotentin, entraient par l'est et par le sud, dans Saint-Lô, où ne tardaient pas à s'engager de terribles combats de rues.
Les Américains dans Saint-Lô ? C'est beaucoup dire ; dans " ce qui fut Saint-Lô " serait plus exact.
La bataille pour Saint-Lô fut, à cette époque, la plus rude de la campagne de Normandie. Elle dura six jours. Un correspondant de guerre américain a pu écrire : " les gains ne peuvent être mesurés qu'en décomptant des champs et des bosquets d'arbres... Les dégâts autour de la ville témoignent de la violence de la bataille... Des cadavres jonchent les champs et emplissent les fossés... "
Saint-Lô n'existait plus depuis le six juin : un terrible bombardement aérien en fit, en quelques instants, la " capitale des ruines " !
Les première bombes étaient tombées dans l'après-midi du 6, vers 16 h 30, sur la gare. Quelques heures plus tard, à 20 heures, 14 " forteresses volantes " survolent la ville et lancent leurs bombes au hasard ; divers quartiers (centre et sud ) sont atteints. L'exode qui avait commencé à la suite de la première attaque s'intensifie, mais déjà de nombreux morts et des blessés gisent dans les décombres. Ceux qui fuient n'emportent dans l'ensemble, pour tout bagage, que les vêtements qu'ils ont sur le dos.
Et, dans la nuit, l'aviation vint achever son oeuvre de destruction. À minuit, à 3 h, à 5 h du matin, des avions continuent, par centaines, de semer la ruine et la mort dans la malheureuse cité. À l'aube, Saint-Lô n'était plus qu'un immense brasier. Un témoin raconte qu'au bombardement de minuit, pendant vingt minutes consécutives, les bombes tombèrent à la cadence d'une à la seconde.
Un spectacle des plus poignants attendait les premiers sauveteurs à la prison, dans laquelle les gardiens allemands avaient enfermé les otages. Des dizaines de cadavres devaient être retrouvés, des ossements en grand nombre aussi... 
De ce qui fut une cité coquette, florissante, accueillante, une nuit d'enfer avait fait un véritable désert, un amas de décombres fumants. Dans l'énorme brasier, sous les monceaux de cailloux, de ferraille tordues..., gisaient - hélas ! - d'innombrables et innocentes victimes. Vision d'horreur et d'épouvante...
Plus de 500 cadavres ont déjà été retirés des décombres. On en recherche autant !
Saint-Lô, chef-lieu du département de la Manche, était une cité pittoresque : à chacune des entrées de la ville, des panneaux invitaient le voyageur à s'y arrêter pour admirer " sa cathédrale et son panorama "..., ce panorama splendide que l'on découvrait, sur la vallée de la Vire, des vieux remparts et de la poterne.
Le panorama reste... lamentable avec toutes ces ruines qui s'étalent à vos pieds. Mais, comme la ville, la " cathédrale " a disparu ou presque : Notre-Dame de Saint-Lô n'est plus qu'une ruine ; restent quelques pans de murs et la base de l'une des deux élégantes tours qui s'élevaient à 80 mètres de hauteur dans le ciel.
Cette magnifique église " dont l'admiration du Cotentin a fait une cathédrale " était une ancienne collégiale - monument historique - des XIVe, XVe,et XVIe siècles. On en remarquait surtout la belle façade, le chœur à double déambulatoire, les verrières, les stalles ; l'artiste et l'archéologue n'oubliaient pas de s'arrêter devant la magnifique chaire extérieure gothique, finement ciselée. Une pluie de pierre a submergé l'autel et la statue vénérée de Notre-Dame du Pilier.
Au milieu de ces ruines, les dominant, le grand christ du transept reste seul, comme suspendu dans le ciel... affligé, pleurant sur tant de malheur, sur cet épouvantable calvaire, sur l'infinie misère de tant de ses enfants !.. Il reste là - ce christ - comme une suprême espérance !  
La deuxième paroisse de la ville, l'église Sainte-Croix, est en partie effondrée  ; l'ancienne maison dieu, avec sa remarquable façade en bois sculpté, a disparu ; l'Hôtel de la préfecture, l'élégant Hôtel de ville, Les Archives départementales, le riche musée, l'hospice, le Bon-Sauveur, la gare, etc..., tous les monuments anciens et modernes sont anéantis. Le fameux marbre dit de Thorigny (1) a, une fois de plus, échappé au désastre ; toutefois, de violents coups de pioche reçus au cours des travaux de déblaiement l'ont quelque peu détérioré.
Le sol de Saint-Lô, naguère l'une des " dix-sept bonnes villes du Royaume ", célèbre par ses draps de qualité et sa belle orfèvrerie, avait été foulé, au cours de l'histoire, par les personnages les plus illustres, de Guillaume le Conquérant à Louis-Philippe (1832), en passant par : le roi Jean (1202), Saint-Louis (1269), Louis XI (1464), François Ier (1532), Charles IX (1570), Louis XVI (1786), Napoléon Ier (1811), Charles X (1830)...
Dès 1361, on y battait monnaie ; on prétend même que le monnayage de Saint-Lô remonte aux Mérovingiens.
Les plus célèbres de ses enfants sont : L'astronome Le verrier et le grand écrivain Octave feuillet.
L'antique Briovère n'est plus. Tout y est détruit ! [...]
L'attaque principale progresse désormais en direction de Coutances...

1. Le marbre dit de Thorigny est l'un des plus vieux monuments de l'ancienne gaule, le monument le plus important du pays et l'un des plus remarquables de la France : il servit, au IIIe siècle de notre ère, à supporter une statue élevée à Vieux (Calvados), en l'honneur de Titus Sennius Sollemmis.
Extrait " la manche libérée et meurtrie... ".

Document


En engageant l'opération Goodwood, Montgomery avait une nouvelle foi détourné les forces de l'ennemi vers l'est et rendu plus aisée la manœuvre de Bradley dans le secteur de Saint-Lô. Nœud routier et carrefour ferroviaire, Saint-Lô, après un mois de piétinement dans le bocage, était capturée après des combats très meurtriers. À l'instar de Caen, la ville était totalement détruite. Au 20 juillet, les américains avaient perdu, depuis le début de la campagne, 62.000 hommes dont 10.000 tués et les britanniques 35.000 hommes dont 6.000 tués.


" Le soir, les forteresses volantes déversent leurs bombes partout autour de nous, visant surtout les voies de garages d'Airel et de Lison, de Pont-Hébert et de Saint-Lô.

Nous installons tant bien que mal notre malheureux camping pour la nuit. Ne pouvant plus dormir, nous récitons constamment le chapelet. Vers minuit, des vagues successives de forteresses volantes passent au dessus de nous avec un roulement de tonnerre... Où vont-elles ? ... Hélas, sur la malheureuse ville de Saint-Lô...

À minuit dix, un fracas épouvantable remplit d'effroi la ville entière, secouée jusqu'en ses fondements. À la cadence d'une à la seconde, pendant vingt minutes, les bombes tombaient de tous côtés et l'incendie allait encore aggraver le sinistre.

Quelques rescapés qui avaient marché toute la nuit arrivèrent à l'aube. Sur toutes les lèvres, le même récit : Saint-Lô est complètement détruite, les rues n'offrent plus qu'un tas de ruines. À Notre-dame, la tour Nord est effondrée, l'autre tour est décapitée. La préfecture est en proie aux flammes ; à l'ouvroir, deux religieuses et plusieurs enfants sont ensevelis sous les décombres. L'hôpital lui aussi a été atteint, les religieuses et les malades ont heureusement trouvé un abri sous le rocher de la Poterne. " Abbé Bertot

COBRA

Si Goodwood était un échec, en revanche Cobra, nom de code de la percée engagée par les américains, à partir du 25 juillet était une stupéfiante réussite. Précédée par une préparation aérienne d'une puissance exceptionnelle, Cobra créait la brèche et menait les américains dans Coutances le 28 juillet, puis dans Granville et Avranches le 31 juillet. Enfin, après 55 jours de combat, le moment tant attendu par Eisenhower et le monde entier était arrivé : l'aile occidentale du dispositif allemand s'était désagrégée. Ignorant les souffrances des hommes et les pertes qui se montaient, depuis le 6 juin, à près de 130.000 soldats et 250 chars, Hitler ordonnait à Van Kluge, le successeur de Rommel, de profiter de l'étirement exagéré des forces US, de foncer dans la direction d'Avranches et d'isoler les unités qui s'étaient imprudemment aventurées en Bretagne.


Extrait de " Sie Kommen ! " (Ils arrivent)

La bataille de Normandie : 6 juin - 25 août 1944

vue du côté allemand par l'auteur d'Africa Korps

Paul Carell

traduit de l'allemand par R.M.

n°163/p324/p315

Post-face

Pour les troupes allemandes cantonnées en Normandie, la nuit du 5 au 6 juin 1944 était une nuit comme une autre. Le Haut-Commandement allemand, averti pourtant par ses services secrets de la date du débarquement allié, avait négligé ces renseignements. Soudain, ce fut un terrifiant déluge de fer et de feu. La bataille de Normandie commençait.

Presque heure par heure, Paul Carell suit et commente les opérations du débarquement allié sur les plages normandes. Le combattant allemand, terré au fond d'un trou ou tapi derrière une haie, scrutait désespérément le ciel : pas un avion de la Luftwaffe, pas un Panzer n'apparaissait. Un pilonnage implacable, par mer et par terre, paralysait totalement l'effort de regroupement et de résistance de l'armée allemande.

Ce récit, sobre et saisissant, soutient la comparaison avec celui de Cornélius Ryan : le jour le plus long. C'est le livre d'un observateur lucide et précis, la chronique vivante de cette campagne de quatre-vingts jours qui devait s'achever à Paris.

Extrait

Le front se rompt

Lorsque le général Bayerlein, finalement, retrouva le contact avec des éléments du 11e Corps de parachutistes allemands, se déroulait au P.C. de celui-ci, à Saint-Vigor, à dix kilomètres à l'est de Percy, une scène analogue qui illustre bien l'état d'esprit des états-majors du front à l'époque.

Le commandant du 11e Corps de parachutistes, le général Meindl, s'y trouvait aux prises avec un autre délégué du maréchal von Kluge. Cette fois c'était le propre fils du feld-maréchal, le lieutenant-colonel breveté von Kluge, chargé de se renseigner sur la situation auprès du général Meindl. Le malheureux garçon servit de bouc émissaire à la rage du commandant de corps. Meindl écumait littéralement. Que lui voulait cet espion dépêché par Kluge ? apportait-il de nouveaux ordres insensés, allait-il exiger de nouveaux sacrifices ?

Le corps parachutiste était venu se mouler sur le flanc droit de la poche américaine afin d'essayer d'en contenir la poussée vers le sud. Son détachement de reconnaissance n° 12, aux ordres du capitaine Gœtsche, venait d'apparaître opportunément quelques heures plus tôt au carrefour du Mesnil-Herman, juste à temps pour arrêter net une Pointe d'avant-garde blindée des " Amis " qui menaçait le P.C. de la 352e Division (général Krais). Sans lui tout l'état-major des nouveaux venus eût été " fait aux pattes en moins de deux ".

Gœtsche fit le hérisson et verrouilla pendant vingt-quatre heures, à l'avance ennemie, cette importante voie de communication. Une demi-douzaine de carcasses fumantes de " Sherman " gisaient devant son bouchon. Mais que servait de dépenser ce courage au carrefour de Mesnil-Herman ? Ce n'était pas de cette façon qu'on aveuglerait la brèche gigantesque ouverte par l'anéantissement de la Panzer-lehr ! ...

___________

Le 19 juillet, les américains réussirent à arracher, aux débris de la 30e Brigade légère qui s'y maintenaient encore, la ville de Saint-Lô. Le commandant de la Brigade, le Baron von Aufsess, un des plus valeureux officiers du 84e Corps, fut tué dans un combat de rues aux lisières de la ville. La lutte fut sans merci. Le journal de marche de la 29e D.I. U.S. en restitue bien le climat :  Ce ne fut que pas à pas, écrit-il, par petits groupes de 5 à 6 hommes soutenus par un char, que nous pûmes nous emparer l'une après l'autre des ruines des dernières maisons et progresser par les rues obstruées de décombres.

D'ailleurs le corps du commandant de leur détachement de pointe, le major Thomas Howie du 3e Bataillon du 116e U.S., gisait lui aussi, comme celui de son rival allemand, enseveli sous ces décombres.


Info : C'est à l'organisation Todt que fut confiée la tâche de construire le mur de l'atlantique. Peu connue du public, cette institution, l'une des plus efficaces du troisième reich, n'en était pas à son premier chantier. Agence de construction du reich, entre 1933 et 1938, l'organisation mise au point par l'ingénieur Fritz Todt avait réussi le tour de force de doter l'allemagne d'un réseau autoroutier. Après l'invasion de la Russie, l'O.T. intervint, sur le front de l'est pour réparer les routes ou mettre à écartement standard les voies ferrées. Albert Speer en devint responsable ensuite (printemps 1942).


En 1945 Le fil de l'histoire.

En 1945, les Coutançais auraient souhaité conserver la préfecture. Un 
vieux débat depuis 150 ans quand Napoléon hésitait entre les deux cités. 
Saint-Lô l'avait emporté. 
Le général de Gaulle, de passage à Saint-Lô le 10 juin 45, s'était écrié 
en public : " Vive Saint-Lô, ville préfecture du département de la Manche. 

André Hilt, vu la situation avait prédit une ville en régression ou une 
ville qui ressuscite. Le sous préfet de la libération, Endelin, était 
sous-préfet de Coutances en poste à Saint-Lô, et le Préfet Lebas, préfet 
de Saint-Lô, provisoirement en poste à Coutances. Cette situation dura 9 
ans. Le 10 septembre 1953, le préfet Larrieu retrouvait Saint-Lô 

L'architecte désigné par l'État pour la reconstruction de la ville de 
Saint-Lô, André Hilt, a été nommé le 2.12.1944 : la ville comptait alors 
2.000 habitants. 
20.08.1945 : la " première " première pierre des maisons en dur est posée, route de Saint-Jean (aujourd'hui rue Maréchal kœnig). C'est un colonel américain qui eut cet honneur. 

5 novembre de la même année 1945, seconde " première " pierre : maisons d'État, route de Baudre (aujourd'hui rue de l'exode) destinées aux hauts fonctionnaires en poste à la caserne. 

6 mars 1946 : La mairie s'installe dans de nouveaux locaux de l'ex 
clinique Queillé-Chopin. Elle y restera jusqu'en 1957. 
12 juin 1946 : le plan d'urbanisme présente par Marcel Mersier, successeur d'André Hilt, est accepté par le conseil municipal avec une réserve : la reconstruction au pied des remparts, rue Torteron. Les habitants, par référendum acceptent, le 16 mars 1947, que rien ne soit reconstruit au pied des remparts. 
6 juin 1948 : troisième " première " pierre ( officielle) posée par le 
président Auriol et remise de la légion d'honneur à la ville. 
10 septembre 1953 : inauguration de la préfecture, au fond de l'enclos. 
Saint-Lô redevenait cité préfectorale. 

Les dates du retour à la vie : 
• début août 44 : la première mairie est ouverte rue du Neufbourg dans les anciennes hypothèques. 
• 28 août : premier comptoir de pharmacie. 
• 13 septembre : premier ravitaillement en épicerie. 
• 15 septembre : premier commerce alimentaire à la Fourchette à Agneaux. 
• fin septembre : premiers " choirs " du marché, place des alluvions. 
• 12 novembre : première classe au collège. 
• 11 décembre : première assemblée générale des commerçants. 
• 14 décembre : premier ramassage d'ordures. 
• 15 décembre : première banque : le crédit agricole au nouveau haras.
• 17 décembre : premier téléphone. 

• 11 janvier 45 : deux premiers postes de TSF (offerts par la RTF), placés 
à la cantine pour l'un et à la fenêtre de la mairie pour l'autre. 
• Avril : première goutte d'eau au robinet.
• 397 cadavres seront comptés extraits des décombres à la mi novembre.

• Les Saint-Lois ne se posèrent pas la question de la reconstruction ou 
pas. Ils campèrent dans les caves, clouèrent des restes de planches aux 
fenêtres, ouvrirent une cantine et un dortoir (l'école sainte Geneviève du 
Bon sauveur) et embauchèrent des centaines d'ouvriers que 600.000 m3 de décombres attendaient. 300.000 seront déblayés le 11 février 1946 !!!



première " première " pierre ! 20.08.45 21 rue Maréchal Koenig

seconde " première " pierre ! 5.11.45 17 rue de l'exode, ancienne route de Baudre


Saint-Lô, Manche. Les allemands pénètrent dans la ville dans la nuit du 17 au 18 juin 1940. En juin 1944, 61 résistants sont encore enfermés dans la prison de Saint-Lô. Le 6 juin, un bombardement vise la gare l'après-midi. puis à 20 h de gros bombardiers s'attaquent à l'ensemble de la ville, qui bientôt n'est plus que flammes, la prison est en feu.

Bombardée à plusieurs reprises, dans la nuit du 6 au 7 juin et dans les jours suivants, La ville est un enjeu important, car elle fait partie des " goulots d'étranglement " désignés par l'état-major américain pour bloquer les Allemands. Pendant un mois la ville se consume. Les archives départementales s'envolent en flammèches le long de la route de Saint-Jean-des-Baisants. Environ 1.000 Saint-Lois se réfugient dans une galerie aménagée par les Allemands sous le rocher. Ils la quittent le vendredi 9 juin. Les blessés, les impotents et les déments du Bon Sauveur sont convoyés sur Hutrel, on compte 500 à 600 tués. 97 % des bâtiments sont détruits.

La décision de tenter la percée à l'endroit le plus étroit du front vers Saint-Lô comporte des risques pour les Américains, car cette région ne leur permet pas de se déployer, ils se trouvent, en effet dans le bocage et sous des positions dominantes tenues par les Allemands. Les troupes américaines restent bloquées pendant plusieurs semaines à l'est de la Vire sur cette ligne resserrée. L'idée germe alors d'un coup de boutoir déclenché sur l'autre rive. Le 7 juillet les Américains de la 30e division du général Hobbs, réussissent à franchir la rivière par surprise, entre Airel et Saint-Fromond et constituent une tête de pont autour de Saint-Jean-de-Daye. Avec le renfort de la 9e division d'infanterie et de la 3e division blindée, l'offensive est lancée vers le sud. Mal préparée, l'opération tourne mal : une pagaille monstre engorge rapidement l'étroite voie de passage conduisant à Saint-Lô. Les Américains subissent alors la contre-attaque des blindés de la Panzer Lehr et de la division " Das Reich ". L'assaut est stoppé devant Pont-Hébert par la 17e division SS. 7.000 soldats ont été mis hors de combat en quelque jours. Corlett décide alors de relancer l'attaque à l'ouest de la Vire. À partir du 11 juillet, trois divisions conjuguent leurs efforts vers Saint-Lô : la 2e du général Robertson, la 35e du général Baade et la 29e du général Gerhardt. Elles progressent de part et d'autre de la route d'Isigny, mais se heurtent à une farouche résistance des allemands bien placés sur les crêtes qui dominent la ville où se sont retranchés les restes de la 352e division allemande et la 3e division de parachutistes du général Schimpf.

Le matin du 18 juillet, le général Gerhardt confie à la Task Force C, commandée par le général Cota, la mission de prendre et de défendre Saint-Lô. Le 115e régiment s'empare, au prix de pertes sévères, de la route d'Isigny, il est rejoint par la Task Force. La colonne parvient à 18 h au carrefour de la bascule où le PC est immédiatement installé. La place Sainte-Croix devient alors la base des opérations à l'intérieur de la ville. Les éléments de tête de la 29e division américaine pénètrent dans les ruines que la 30e brigade légère allemande essaie encore de défendre, Les soldats américains transportent sur une jeep le corps sans vie recouvert du drapeau américain, du major Howie, du 116e régiment qui avait reçu mission de prendre la ville, et qui s'est battu aux portes de Saint-Lô, pour sa libération. Ils le déposent sur les décombres de l'église Sainte-Croix. Ce geste est un symbole du sacrifice de tous les jeunes soldats américains, tués pendant la terrible guerre des haies. Les Allemands abattent les flèches de Notre-Dame le 22 juillet. Détruite à 90 %, la ville porte pendant plusieurs années le nom de " capitale des ruines ", car le département dont elle est le chef-lieu, est en grande partie sinistré. Les villes et les villages ne sont qu'amas de gravats, et même dans les campagnes les plus reculées, on ne voit que fermes détruites, trous de bombes et champs de mines. Jusqu'en 1953, le siège de la préfecture de la Manche sera transporté à Coutances. Herval (Saint-Jorre); Toussaint ; Patry ; Quellien; Garth ; Blumenson. - Dictionnaire de la libération du Nord-Ouest.

Extrait " À la découverte du département " :

Le lundi 5 juin 1944, seuls les passages de plus en plus nombreux de quelques avions troublent la vie quotidienne de Saint-Lô, ville de 13.500 habitants qui étire paresseusement ses rues aux maisons anciennes dominées par les flèches altières de l’église Notre-Dame. Dans la matinée du 6 juin, à deux reprises, l’usine électrique et la gare sont mitraillées. Au loin, le grondement des combats du débarquement se fait entendre sourdement. Le commandement suprême des forces alliées fait lâcher des tracts demandant à la population de quitter momentanément la ville, mais poussés par le vent d’Ouest, les tracts tombèrent dans la campagne avoisinante. Vers 20 heures, quatorze avions, qui arrivaient très haut par l’est, bombardent le centre de la ville. La grande nuit de feu de la ville martyre commence. Vers le milieu de la nuit, plusieurs vaguent d’avions reviennent, engloutissant la ville sous un déluge gigantesque de bombes et la fournaise des incendies. Au matin du 7 juin, des habitants qui avaient fui, affolés, sous les bombes dans les chemins environnants regagnent la ville pour découvrir les survivants, les ruines fumantes et les abris devenus des tombeaux. Environ 800 victimes seront dénombrées, mais beaucoup ne purent être reconnues, ni être dégagées. Vers le 8 juillet, les habitants prennent à nouveau le chemin de l’exode, la ville ne sera libérée que le 18 juillet, à 17 h 30, par les troupes du major Howie et le bataillon des "  Pigeons d’Argile " (115e régiment de la 29e division commandé par le major Glover S. Johns jr).

En 1945 la croix rouge irlandaise, fondée en 1939,  prend contact avec la croix rouge française pour offrir un hôpital entièrement équipé et financé par les bénéfices sur les courses hippiques en Irlande. Préparé à Dublin dès novembre 1944 par le docteur Alan Thomson, l’hôpital débarque à Cherbourg en août 1945 avec 174 tonnes de matériel, six ambulances, une voiture de service et un camion. La première équipe irlandaise se compose, entre autres, du colonel Thomas J. McKinney, directeur de l’hôpital, du docteur Alan Thomson et de ... Samuel Beckett. D’Août 1945 à janvier 1946, Samuel Beckett contribue, dans Saint-Lô dévastée, à la création et au fonctionnement d’un hôpital avec l’équipe médicale de la croix rouge irlandaise. Magasinier, intendant, chauffeur, interprète, Samuel Beckett, futur prix Nobel de littérature en 1969, se dévoue comme ses compatriotes auprès des 5.000 civils rescapés sinistrés qui se terrent dans les caves et dont il a écrit le drame dans un texte intitulé "  La capitale des ruines  ". Le 24 juin 1946, le " Irish Times " publie un poème de Beckett intitulé "  Saint-Lô "  dont les vers sont aujourd’hui scellés sur la porte du musée des beaux arts de Saint-Lô.

Le major Thomas D. Howie a débarqué à Omaha Beach le 6 juin et commande le 116e régiment d’infanterie de la 29e division du général Gerhardt avec qui il combattra du 6 juin au 14 juillet, date à laquelle il prend le commandement du 3e bataillon. Passant furtivement à Martainville entre les deux compagnies allemandes de la 3e division de parachutistes équipés d’armes anti chars commandée par le général Meindl qui tenait la colline 192 coiffée du bois de Soulaire et enlevée plus tard par la 2e division du général Robertson, le major Howie se trouve le 17 juillet aux environs de la chapelle de la madeleine sur la route de Bayeux à l’entrée de Saint-Lô. Il est venu rejoindre le 2e bataillon du 116e régiment du major Sydney V.Bingham, isolé faute de munitions et de provisions parce qu’il n’a pas reçu à temps l’ordre de s’arrêter. À 4 h 30, ce 17 juillet, alors qu’il prépare, avec ses officiers sous le feu ennemi qui bombarde la position, l’assaut pour entrer dans Saint-Lô, un obus projette le groupe au sol. Le major Howie, touché, meurt dans les bras du capitaine Puntenny. L’intervention dans la journée des bombardiers américains, puis l’arrivée le 18 juillet de la task Force C du général Cota ouvrent définitivement la voie de Saint-Lô. Mais, les allemands ont laissé derrière eux des tireurs isolés et le général Cota, lui-même est blessé au carrefour de la bascule (devenu carrefour du major Howie). Les américains progressent avec difficulté. Le soldat Francis L. Beins plante la fanion de la 29e division dans un trou d’obus du mur d’un café restaurant de ce carrefour. La dépouille de Thomas Howie, le " libérateur de Saint-Lô " entre dans la ville sur une traverse de Jeep ambulance et est déposée, drapée dans la bannière étoilée, le long de la nef ruinée de l’église Sainte-Croix.

C’est de Saint-Lô que la 3e armée confiée au général George S. Patton partira le 26 juillet pour délivrer Avranches le 31. Après un pilonnage aérien sur la ligne Périers Saint-Lô, baptisé opération Cobra, contre trois divisions d’infanterie allemande et les deux divisions d’élite de panzers, les tristement célèbres panzer lehr et division " das reich ", Patton se dépêche de libérer Coutances le 28 et Granville qui ne résiste pas et pousse la 3e armée à réaliser la percée d’Avranches.


394  L'œil et l'oreille de la Résistance

La Résistance P.T.T. dans la région de Bordeaux.

Abel Mérédieu.

J'ai été démobilisé en juin 1940, en tant que technicien des P.T.T. et j'ai rejoint Saint-Lô, où j'étais agent des installations extérieures. En passant à Périgueux j'avais pris connaissance de l'appel du général de Gaulle et, bien entendu, mon esprit et mon éducation m'ont poussé à faire de la résistance. Mais en arrivant dans la Manche, je n'ai eu aucun contact. Comme j'étais agent des installations extérieures, j'avais un ausweis avec un matricule et ma photographie. En effet, le département de la Manche et toute la côte, était zone interdite. Et pour mon travail, pour aller vers Coutances, Cherbourg, Lison, Valognes, il fallait avoir un ausweis pour circuler.

J'ai donc fait œuvre de résistant à titre individuel. Quand je m'étais présenté à Saint-Lô, le directeur, M. Bergeret, qui refusait d'être commandé par les Allemands, avait demandé sa mise à la retraite. Il avait été remplacé par M. Beaufils, inspecteur principal, qui a fait fonction de directeur pendant le temps où je suis resté dans la Manche. M. Beaufils m'avait donné comme travail l'installation téléphonique du grand séminaire de Saint-Lô où étaient enfermés tous les soldats français, tous les marins et tous les aviateurs qui avaient été pris dans la nasse du Cotentin lors de l'avance des Allemands, quand ils avaient traversé la Seine en juin 1940. J'étais aidé par M. Beaubœuf, surveillant, conducteur de la voiture, et nous avions à notre disposition une camionnette 202. Bien entendu, j'ai fait durer le travail. Beaubœuf était d'accord avec moi. J'ai appris ensuite qu'il faisait partie du réseau P.T.T. de la Manche. Mais beaucoup plus tard.

Un soir, deux marins sont venus rôder autour de ma voiture et m'ont dit : " On voudrait bien partir ". Dans les voitures P.T.T., il y a toujours des sacs 7 vides ; j'ai mis ces types dans le fond de la voiture, couverts avec les sacs 7, et je les ai emmenés chez moi ; je leur ai trouvé des bleus des P.T.T. (J'étais au service technique, où l'on recevait à l'époque deux paires de bleus par an, et j'en avais pas mal) et je les ai lâchés dans la nature. Ils sont partis chez eux, je ne sais où. Tous les soirs, je sortais ainsi deux gars du grand séminaire de Saint-Lô, qui partaient ensuite chez eux.

Un matin, à l'arrivée, au lieu de lever la barrière, les soldats allemands qui étaient de garde m'arrêtent et me demandent d'ouvrir la portière arrière. ils vérifient toute la voiture, ils soulèvent les sacs, ils soulèvent l'outillage. Ne trouvant rien, ils me font rentrer. Cet épisode marquait la fin des évasions. Ceci a été ma première action de résistance dans le département de la Manche.

Mai 1943 est arrivé. Je suis parti en Dordogne. En arrivant, j'ai fait la connaissance d'un garagiste nommé Lautrette, qui travaillait avec Charles Serre, l'un des premiers résistants en Dordogne, qui avait formé des groupes très intéressants, très bien organisés. Lautrette m'a demandé si je voulais faire partie de la S 5 ; j'ai accepté.

À la fin du mois, quand je suis allé me présenter à la direction. Laneuse, rédacteur, qui était secrétaire particulier, je crois, de M. Menard, m'a proposé d'entrer dans la Résistance P.T.T.. En Dordogne Nord, nous avons fabriqué des lignes téléphoniques avec du fil de campagne qui passait par la " micheline " Périgueux-Saint-Pardoux, en bobines de 500 mètres de l'armée française, qui avaient été camouflées par les P.T.T. dans des sacs 7. Grâce à ce fil de campagne, j'ai pu organiser tout un service téléphonique pour les maquis de la Dordogne Nord, qui nous a servi d'une façon splendide, et c'est là, en mai 1943, que j'ai pu carrément dire : " Je fais partie de la résistance P.T.T. ".

Le 6 juin 1944 est arrivé... Une grosse partie - 95 % du personnel des P.T.T. était avec nous sauf cas particulier.


" Construire il fit, sur roche divisée,
" Une cité Sainte-Croix appelée,
" Qui de Saint-Lô tient le nom,
" Moult forte et de grand renom.
Roquier (parlant de Charlemagne)


Vive Saint-Lô

À droite du pont c'est la falaise
On voit à gauche l'usine à papier peint
Plus loin on vous mettra à l'aise
Si vous entrez dans les grands magasins
Vous avez la Belle Madeleine
Les Galeries, La Statue Havin
Et comme toutes les bornes fontaines
Y'a pas de flotte il n'y en a qu'aux bains
Pour que cela soit plus tentant
D'aller s'laver de temps en temps
Saint-Lô, ça vaut Paname
Saint-Lô c'est toi qu'on acclame
Toutes les occasions et les distractions
À tous les rayons.
Les femmes des copains
Qu'on voit dans les coins
C'est gentil tout plein. Hé malin
Saint-Lô c'est la plus belle ville,
Saint-Lô je t'aime entre mille
Un pays natal, n'a pas son égal
C'est la p'tite patrie
Saint-Lô, Vive Saint-Lô
Saint-Lô, mon vieux Saint-Lô
  (Revue de la "Saint-loise", 1931).


Le 6 juin 1944, les troupes alliées débarquent sur les côtes normandes... parmi celles-ci se trouve la 29e DI qui, dès son arrivée sur les côtes, reçoit pour mission de libérer Saint-Lô

ancienne carte postale

ancienne carte postale

ancienne carte postale

reconstitution

reconstitution

Fernand Legout-Gérard
Fernand Legout-Gérard
" La Maison Dieu et la Place du Marché
"

Kieffer