Un peu d'histoire ...

Extrait du livre " Un peu d'histoire de Beaucoudray ".

Inauguration monument des fusillés

Le point culminant de Beaucoudray est 191 m au village " la Volerie ". Le point le plus haut du canton se situe sur la commune de Saint Vigor des Monts au village " les Hêtres " (272 m). Le bourg de Tessy est à 36 m au dessus du niveau de la mer.

Maires de Beaucoudray : 
1865 : Auvray-Toussaint Victor
1869 : Legablier Désiré
1897 : Lohier Désiré
1914 : Canuet Pierre
1919 : Bossard Jules
1935 : Quesnel Pierre
1945 : Ganne de Beaucoudrey Louis
1949 : Blouet Jules
1959 : Ganne de Beaucoudrey Thérèse
1975 : Lohier Allyre
1995 : Ganne de Beaucoudrey Michel

Thérèse de Beaucoudrey (Mlle de Beaucoudray) a dirigé la mairie pendant 15 ans.

Elle avait assuré avoir particulièrement à coeur de conserver pieusement le souvenir du drame qui s'est déroulé dans sa commune et que perpétue la stèle que tous connaissent :
- Quand ils furent découverts, les corps de tous ces malheureux furent amenés ici, dans le salon de ma propriété. Des drames comme ceux-là ne doivent pas s'oublier.

   Avant 1870, les maires étaient nommés par le préfet, élus ensuite.

Beaucoudray 
Code INSEE: 50039 
Manche (50) 
P / D / S : 129 / 25 / 4.8 

15 juin 1944 : massacre de 11 résistants du maquis de Beaucoudray. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les câbles téléphoniques de Cherbourg, Jersey, Caen, Falaise sont mis hors de service. Les résistants repliés à Beaucoudray attendaient des renforts du Spécial Air Service. La percée du front ne se produisait pas. Des bavardages, des indiscrétions et peut-être des inattentions permirent à un groupe de non-combattants allemands séjournant au village tout proche de " la Réauté " de prendre en filature de jeunes hommes qui étaient bien loin d'avoir le comportement des villageois. Une dame racontera " le 10 mai 1944, au matin, ma mère habitant au " désertage " part traire " au bois ", elle se rend compte qu'une voiture est passée dans le chemin menant à la maison refuge des résistants. Quelques heures après, Mr Hugou, vétérinaire à Percy, résistant dans l'ombre était venu apporter un petit canon du parachutage de Sainte-Marie-Outre-L'eau. Les autres armes furent entreposées dans une petite boulangerie à côté, d'autres furent cachées dans l'étang du Perron à Villebaudon ; mais l'été arriva et il faisait chaud. Les allemands très nombreux dans la région, dès le 6 juin 44, occupaient la maison des Lepage au " désertage " où vivait toute la famille : les parents et neuf enfants, 11 personnes au total !!! Les allemands leurs avaient laissé à peine 50 m². Il faisait de plus en plus chaud et les occupants décidèrent d'aller prendre un bain dans l'étang du Perron. Imaginez la crainte des résistants qui alertés, trouvèrent une solution : aidés par Mr Lecerf, agriculteur à Villebaudon, ils transportèrent dans un tombereau à cheval les armes en pleine nuit dans une boulangerie, près de la Maison du Maquis " au Bois ". Que de peurs ! que de peurs ! ". Huit jours s'écoulent sans incident puis, d'un seul coup, le 14, le drame éclate.

Histoire ancienne

Beaucoudray est en possession de quelques documents :
    • Registres d'état-civil depuis 1791,
    • matrices et état des sections depuis 1832,
    • plans du cadastre : 1931-1832,
    • registres des délibérations du conseil municipal depuis 1855.

La seigneurie de l'endroit relevait de la baronnie de Moyon, sous le fief de la Haye Hue, de nos jours la Haye Bellefonds. Du grand fief de Beaucoudray, en dépendaient 21 autres moins importants et du petit fief de Beaucoudray, 7 autres. De la Sieurie de la Trinité (actuel château) relevaient également 14 fiefs ; c'est sur ce dernier que se situait le manoir seigneurial. Le premier seigneur connu, Jean de la Haye Hue accompagna en 1066 le Duc Robert à la première croisade et ses descendants possédèrent jusqu'au 13ème siècle cette seigneurie qui passa ensuite dans la famille Le Moussu, puis dans celle des Mathan vers 1630 et successivement dans les familles Le Breton vers 1710, puis Ganne Grand'Maison et actuellement Ganne de Beaucoudrey. Il existait autrefois une chapelle attenante au manoir seigneurial de la Trinité ; les textes anciens la désignent sous le nom de chapelle du Mesnil-Raoul et de Beaucoudray.

Avant la révolution, les privilèges existaient ainsi que les privilégiés :
    • le curé Maître Alleaume, titulaire de la chapelle de Beaucoudray,
    • Maître Gallien de Préval,
    • le seigneur et patron Jean-Julien Ganne,
    • le sieur Le Tellier de Montaure seuls nobles de la paroisse.
La baronnie de Moyon à laquelle appartenait Beaucoudray avec les paroisses voisines possédait une haute justice dont le siège avait été transporté à Tessy depuis le milieu du 18ème siècle.

1789 : le haut justicier était maître Jean-Baptiste regnault. À cette époque, les dîmes de la paroisse de Beaucoudray appartenaient totalement au curé.

1865 : Le conseil municipal s'est réuni et chaque conseiller s'est levé et a prêté serment à haute voix : " je jure obéissance à la constitution et fidélité à l'empereur ".

1944 : La mairie est sinistrée sous les bombardements des alliés, il y eut de rudes combats à Beaucoudray : tanks, corps à corps.

15 juin 1944 : 11 résistants sont fusillés.

26 février 1947 : parution au journal officiel de la constitution du Comité des Fusillés :
    Président : Mr Albertini,
    Vice présidente : Mm Sanson,
    Trésoriers : Mr Godemer et Mr Guillon,
    Secrétaire : Mr Alliet et Mr Lebrec.

09/1949 : Beaucoudray est cité à l'ordre de la nation : village ravagé aux 6/10ème pendant la bataille de la libération et dont la population a accepté ce sacrifice avec courage et abnégation ; cette citation comporte l'attribution de la " croix de guerre avec étoile de bronze ".

Juin 1953 : participation du chef de la France Libre à la cérémonie annuelle au monument des fusillés.

1993 : Constitution de la commission communale de remembrement.
1995 : remembrement achevé.
1996 : plantation de haies " brise-vent " suite au remembrement pour conserver le bocage.

Fêtes : Subsiste la fête Saint-Laurent le second dimanche d'août.

École : la population vieillit, le nombre d'élève a diminué. En 1977, une classe unique et 7 élèves. Ce sera la fermeture. En 1882, le maire Mr Désiré Legablier avait donné lecture des lois du 10 avril 1867, du 19 juillet 1875, du 16 juin 1881 sur l'enseignement primaire et d'une circulaire du Préfet stipulant que l'école serait publique, laïque et obligatoire. la commune ne proposait pas de cantine aux enfants, le café épicerie permettait aux enfants les plus éloignés  d'apporter leur manger ; les autres rentraient chez eux mais tous ne revenaient pas l'après-midi. En 1960, l'Inspecteur d'Académie avait proposé l'ouverture d'une seconde classe, l'effectif étant de 52. La pyramide des âges s'étant modifiée et la moyenne d'âge des habitants dépassant les 50 ans en 1978, il n'y a pratiquement plus alors de jeunes ménages.

le café épicerie aujourd'hui

En 1978, le mobilier de l'école sera vendu. La petite école s'en est allée et on aménagea une salle des fêtes dans l'ancienne classe. On loua le logement de fonction. 

En 1857, la maison de l'école fut construite, couverte en paille puis recouverte en ardoises en 1872. En 1859, la commune avait en projet la construction d'une école mixte, elle fut construite en 1870.

Septembre 1982 : création du club du troisième âge.

Les boulangeries

1996 : le conseil municipal avait émis l'hypothèse d'acheter la maison du bois. L'étude du C.D.H.A.T. avait dissuadé les élus. Cette maison était chargée d'histoire, celle de nos résistants...

 C.D.H.A.T. : Comité départemental de l'habitat et d'aménagement du territoire

15 juin 1947 : Inauguration du monument des fusillés. Messe célébrée par l'évêque de Coutances Monseigneur Louvard.

Une cérémonie


15 juin 1947

Inauguration du monument de Beaucoudray

élevé à la mémoire des onze résistants fusillés par les allemands le 15 juin 1944

Réception des autorités religieuses et civiles par M. de Beaucoudray, Maire et le conseil municipal de Beaucoudray

À 10 heures :

cérémonie religieuse sous la présidence de son excellence Monseigneur Louvard.

Messe par M. l'abbé David, (ancien déporté)

Prédication par le R.P. Chesnais de l'aumônerie militaire de Paris

Bénédiction du monument par son excellence.

70 exécutants de la maîtrise d'agneaux.

Clique de l'Espérance de Saint-Lô.

 

Cérémonie civile.

Discours de M. Albertini, Président.

Discours de M. Hugou, conseiller général de Percy, résistant.

Discours de

Chants Patriotiques par les enfants des écoles.

Musique : l'indépendante de Tessy sur Vire.

Au cimetière de Beaucoudray : dépôt sur la tombe de André Patin, fusillé par les allemands, d'une plaque offerte par les anciens prisonniers de Soulles.

À Villebaudon, à la mairie : Réception des autorités civiles et religieuses par M. le maire de Villebaudon et le conseil municipal.

Le comité.

Président : M. Albertini ; vice présidente : Mme Sanson ; Trésoriers : MM. Godemer et Guillon ; secrétaires : MM. Alliet et Lebrec