Le 15, à l'aube, onze résistants du maquis de Beaucoudray sont exécutés. 9 d'entre eux sont manchois : Étienne Bobo, René Crouzeau, Alfred Guy, Ernest Hamel, Jean lecouturier, Auguste Lerable, André patin, Raymond Robin, Jean Sanson et deux autres : Jacques Albertini, Francis Martin. Aux origines de ce maquis, constitué entre la fin d'avril et le début de juin 1944, il y a non seulement des postiers et deux maisons en bordure du bois de Moyon, celle du maquis et celle du guet, mais aussi un parachutage de trois tonnes d'armes et de munitions, dans la nuit du 9 au 10 mai. À l'actif de ce maquis, on trouve plusieurs sabotages d'installations téléphoniques isolant complètement la ville de chef-lieu de Saint-Lô et la feldkommandantur de la Manche, dans la nuit du 5 au 6 juin. Leur première mission remplie, les maquisards de Beaucoudray, c'est-à-dire neuf postiers de l'action P.T.T. aidés par une dizaine de membres de la section locale de l'O.C.M., attendent le message annonçant leur prochaine intervention destinée à appuyer les américains dans leur marche sur Saint-Lô lorsque, soudain, le 14 juin, vers 10 heures, c'est le drame. Le maquis est pris d'assaut par un détachement allemand. Raymond Robin qui surveillait le chemin d'accès est surpris et désarmé. La maison du maquis est cernée assez rapidement et les huit maquisards se trouvant à l'intérieur sont pris au piège. rené Crouzeau est à une centaine de mètres de la maison. Un S.S. lui a intimé l'ordre de se rendre. Trop tard pour le S.S., le colt 11/43 de Crouzeau a claqué. L'Allemand est tombé. mais Crouzeau pense sans doute qu'il serait préférable d'avoir un PM. Il se dirige vers la maison où des mitraillettes sont prêtes à servir. Un S.S. lui barre la route, à nouveau le colt claque. Mais c'est fini. Les allemands sont dans la maison. Tout espoir de s'équiper est perdu. Il faut lever les bras. Deux allemands sont tués, un maquisard, Alfred Guy, est grièvement blessé et capturé et capturé avec 10 de ses camarades. les autres parviennent à disparaître dans les haies et le bois. Après avoir été torturés puis enfermés dans une étable très surveillée, les onze maquisards ont été fusillés le lendemain, vers 4 heures.
Extrait du livre " les victimes civiles de la Manche, p. 89 ".
Cérémonie du souvenir Beaucoudray 16 juin 1985
Deux représentantes du conseil municipal des jeunes de Coutances déposent une potée fleurie.
Lettre d'adieu de Pierre Benoit
L'un des 5 lycéens de Buffon
Le 8 février 1943
Mes chers parents, chers amis,
C'est la fin ! On vient nous chercher pour la fusillade. Tant pis. Mourir en pleine victoire, c'est un peu vexant, mais qu'importe ! Le rêve des hommes fait évènement. Mano, souviens-toi de ton frangin. Jusqu'au bout, il a été propre et courageux, et devant la mort même je ne tremble pas.
Adieu, petite maman chérie, pardonne-moi pour tous les tracas que je t'ai faits. J'ai lutté pour une vie meilleure. Peut-être un jour tu me comprendras.
Adieu, mon vieux papa. Je te remercie d'avoir été chic avec moi ; garde un bon souvenir de ton fils.
Totote, Toto, adieu, je vous aimais comme mes
autres parents.
Mano, sois un bon fils. Tu est le seul fils qui leur reste. Ne fais pas
d'imprudence.
Adieu, tous ceux que j'ai aimés, tous ceux qui m'aimaient, ceux de Nantua et
les autres.
La vie sera belle. Nous partons en chantant. Courage. Ce n'est pas si terrible après six mois de prison.
Mes derniers baisers à vous tous.
Votre Pierrot
Cinq lycéens de Buffon sont fusillés par les
nazis : Jean Arthus, Jacques Baudry, Pierre Benoît, Pierre Grelot et Lucien
Legros.
- La bande des cinq lycéens détruit une vedette allemande sur la Seine et
sabote des avions. Après une course poursuite épique, ils seront arrêtés un
par un et tous fusillés ; le plus vieux avait 17 ans.
Timbre émis en 1959